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Transat extrême en cata de sport

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Tenez-vous le pour dit : ce qui suit n'est pas un exemple à suivre… Même si traverser l'Atlantique est une aventure aujourd'hui à la portée de nombreux marins, une transat demande tout de même une bonne connaissance de la mer, de son bateau et une préparation rigoureuse ! Mais de là à s'élancer sur un catamaran de sport de 6,10 m, il y a un pas ! Et les premiers à l'avoir franchi, sont Daniel Pradel et Tony Laurent qui ont traversé de Dakar à Pointe-à-Pitre en 1986 en près de 19 jours. Puis il y eut Hans Bouscholte et Gérard Navarin en 1999 (15 jours) et enfin Andréa Gancia et Matteo Miceli en 2004, qui ont porté le record en 13 jours 13 heures. Soit tout de même une moyenne de 8,5 nœuds…
Et c'est là qu'entrent en jeu Benoit Lequin et Pierre-Yves Moreau. Ils se connaissent depuis longtemps et s'apprécient. Et ils veulent monter un projet ensemble. Seulement voilà, difficile de convaincre des partenaires de les suivre sur un projet type ORMA ou IMOCA. Donc l'idée a fait peu à peu son chemin de tenter de battre ce record de l'Atlantique en cata de sport.
Mais pour battre cette moyenne de 8,5 nœuds, il faut un bateau à la fois rapide, marin, et suffisamment confortable. Et cette merveille n'existe pas sur le marché ! Qu'à cela ne tienne, ils vont le construire ! Les premières études montrent que pour battre le record, et donc naviguer à plus de 8,5 nœuds, il faut pouvoir se reposer et donc dormir correctement, être au sec, un bon volume pour la sécurité et un plan de pont bien étudié pour simplifier les nombreuses manœuvres. Entre le début de la construction et le record, il ne se passera finalement "que" 18 mois. Dont 1000 heures pour la construction, tous les soirs de 21 heures à minuit et les week-ends. Un vrai sacerdoce !


La transat


Lors des deux premiers jours, l’alizé de nord-est a permis au cata de 20 pieds de tenir une moyenne supérieure à 10 nœuds. Les choses se sont ensuite compliquées, quand l’alizé a faibli et est passé vent arrière, les obligeant à de multiples empannages.
Deux jours avant l’arrivée, chacun des deux skippers a successivement chaviré, pas tout à fait cependant, l’air bag hissé en tête de mât a à cet effet parfaitement rempli son office. La préparation du tandem avait anticipé cette éventualité, le ressalage s’est effectué grâce à un tangon installé sous le trampoline.
Mais de belles grosses frayeurs tout de même.
La traversée a tout de même été rude : "la gestion des vagues a été très importante", reconnaissait PYM à l’arrivée, "elles cassent la vitesse du bateau et les hommes qui sont à bord.
Tu ne peux jamais dormir" ! Car c'est bien ce qui a été le plus difficile : réussir à se reposer, sur un catamaran de 6 m continuellement trempé par les embruns.
Seul le haut du corps était en effet protégé par une tente…
Il reste cependant de belles images dans la tête de nos deux aventuriers, comme des surfs de plusieurs heures à des vitesses oscillant entre 12 et 17 nœuds, pour un record, lors de la traversée à 20.8 nœuds ! Et puis bien sûr, il y a eu l'arrivée à Pointe-à-Pître, avec l'émotion, bien compréhensible que cela a suscité chez les deux marins.
Quant à Benoît, pas calmé, il indiquait : "j’espère que notre record sera battu car nous sommes prêts à repartir" ! D'après lui, il peut "facilement" être amélioré d'une journée, voire d'une journée et demie. Pour cela, il faudra surtout retravailler l'ergonomie de la place du barreur et de son équipier.
En revanche, la carène du bateau (issue des moules du flotteur du Bandit 800) a parfaitement fonctionné. Et il ajoute même que la même aventure en solo pourrait le tenter… Quand on vous dit qu'une transat, ça peut être extrême…

 

Record battu !


Le duo a battu de près de deux jours le record établi il y a trois ans par Team Abecco. Sur Archi Factory/Octo Finance, il leur a fallu 11 j 11 h 25’ 42’’ pour rallier Dakar à Pointe à Pitre…

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