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Salon international du Multicoque : Une troisième édition réussie...

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Une cinquantaine de bateaux avaient annoncé leur venue... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que nous n'avons été déçus, ni par la qualité, ni par la quantité des multicoques présents !
Commençons avec les invités d'honneur de cette édition, les fameux MOD 70 : impressionnants, surtout en les comparant aux "vieilles gloires" des Golden Oldies, pourtant toujours aussi fringantes... Une seule certitude, entre les bateaux de course des années 70 et ceux des années 2012, une même volonté de perfection et de préparation, et un énorme respect pour les marins qui arrivent à mener à fond ces bêtes de course.
Au niveau des nouveautés, les visiteurs du salon ont pu découvrir pour la première fois le Neel 45 (voir son essai complet dans ce même numéro), qui a fait l'unanimité. Une vraie réussite. Autre nouveau bateau qui a "tapé dans l'œil" des visiteurs, le Seacart 26. Ce trimaran de course est un vrai bateau plaisir. La preuve, un soir, le constructeur vient nous voir sur le stand et nous propose une virée sur son tri (le vent souffle alors en rafales à près de 35 nœuds)... Philippe Echelle s'est dévoué et la fine équipe n'est rentrée que vers 21h, trempée mais heureuse ! On ne se refait pas !

Le Marsaudon 52 était aussi présenté pour la première fois au public. Un bateau puissant pour les voyageurs très pressés. Le Nautitech 542 a encore une fois fait le buzz, avec son mât carbone cheminée du meilleur effet. Ceux qui sont sortis en mer à bord ont découvert de nouvelles sensations en cata de croisière. Le chantier Fountaine-Pajot a profité du salon pour baptiser officiellement le Sanya 57, dont le no 12 est actuellement en construction. Et tout cela sans parler du Dazcat, du Vik, de la gamme Lagoon quasiment au complet, et de tous les autres qui ont fait le succès de cette 3e édition, marquée malheureusement par un temps franchement maussade.

Mais la mauvaise météo ne peut effrayer un passionné de multicoque, et c'est près de 12000 visiteurs qui se sont pressés sur les pontons (ou sous la grande tente lors des averses...) pour découvrir la cinquantaine de catamarans et de trimarans à flot allant de 20 à 60 pieds et visiter le "village" regroupant 125 exposants allant des voileries aux accastilleurs, en passant par les assurances, les architectes et bien sûr les loueurs...
Cette troisième édition a une nouvelle fois montré tout l'intérêt que le multicoque peut exercer sur une population cosmopolite puisque, parmi les visiteurs, on a compté 35% d'étrangers, dont plus de la moitié est venue d'Europe... Dernier point important, 33% des visiteurs étaient venus avec comme objectif de valider un projet d'achat.
On peut donc d'ores et déjà prendre rendez-vous pour la quatrième édition du Salon International du Multicoque qui se tiendra du 10 au 14 avril 2013. Et selon le choix des organisateurs d'avoir une alternance entre côte atlantique et méditerranéenne, c'est à La Grande Motte que nous nous retrouverons...

La course : Veni, vidi, vici...*
(*on est venus, on a vu, et on les a pliés !)
Mais tout ceci n'était que prétexte à la fameuse MultiCup que les organisateurs avaient eu la brillante idée de lancer. Au Salon nautique de Paris, le bruit a en effet commencé à courir que 6 Multi 23 seraient présents à Lorient pour permettre aux exposants de régater à armes égales, et enfin savoir qui était le meilleur. Inutile de préciser qu'au chaud et devant les ordinateurs, les "champions du monde" de la mauvaise foi (et il faut bien reconnaître que nous n'étions pas les derniers) se sont lancé des défis à la figure. On allait voir ce qu'on allait voir...
Mais devant les Multi23, ces trimarans dessinés par VPLP, particulièrement puissants, et la météo pas vraiment clémente, les ambitieux se sont faits rares. De notre côté, nous avions annoncé partout que nous allions gagner, on ne pouvait donc pas reculer... Pourtant, le froid (pas loin de 12 °C), le vent (25 nœuds établis, rafales à 30 au moins, mais de mon point de vue, ça devait être facilement à 45...) n'étaient guère motivants ! Le vendredi, la météo devenant presque maniable, les organisateurs nous annoncent la possibilité de lancer une manche. Au départ, l'équipage VPLP, celui des organisateurs, les mercenaires suisses et donc Multicoques Mag renforcé par le constructeur du Seacart 26... Naviguer sur un trimaran de 23 pieds dans des conditions pareilles n'est franchement pas de tout repos. Nous avions prévu les bombes à eau pour tenir nos concurrents en respect, mais nous n'avons même pas pu les sortir : à bord de ces Multi23, on ne reste pas immobile une demi-seconde, surtout quand le vent monte, monte, monte... Bref, nous voila partis pour une vraie régate, sans même pouvoir tricher pour gagner. Pas simple. Heureusement, il y a une justice divine : l'équipage VPLP ayant décidé de vérifier leurs calculs de structure en tapant le ponton au départ sous voile, nous ne sommes plus que trois sur la ligne. Au moins, on finira sur le podium ! Sur la ligne, nous ne sommes pas mauvais, mais bon... pas super non plus : les deux autres sont devant. Les bouées s'enchaînent et nous remontons, surtout que nous sommes les seuls à oser le gennaker par 30 nœuds de vent. Et puis le miracle se produit : l'équipage des mercenaires démâte à 100 m de la ligne, tandis que le Multi23 de l'organisateur part à fond... vers la haute mer sans voir la ligne d'arrivée que nous coupons les premiers avec une avance confortable sur nos malheureux adversaires. L'arrivée au ponton est triomphale, et tous les autres chantiers commencent à regretter de ne pas être venus... On fait les beaux, trempés mais heureux : on est des survivants !!!
Les aléas de la course ayant décimé deux bateaux sur les quatre mis à notre disposition, les places sont chères le lendemain quand, la météo étant redevenue enfin maniable, les pseudo-cadors osent sortir de leurs stands pour naviguer. Cette fois, l'équipage Outremer et celui de Lagoon sont opposés. Le patron d'Outremer étant un homme de bon sens, c'est avec Seb Audigane (tout simplement l'un des meilleurs barreurs au monde) que le bateau du chantier part, confiant ! On le serait à moins. Chez Lagoon, la décontraction est de mise, mais ça ne va pas durer. Sur le ponton, nous rigolons d'avance, sachant bien ce qu'ils vont vivre, même si le vent est devenu une légère brise par rapport à la tempête, que dis-je, au cyclone que nous avons dû affronter la veille.
Les deux équipes s'éclatent tellement, qu'elles resteront sur l'eau tout l'après-midi, sans nous laisser l'occasion de renaviguer. Il faut dire qu'un certain Yann, sur le bateau Lagoon, a refusé tout net de rentrer tant qu'il n'avait pas gagné au moins une manche. Il a donc fallu en lancer trois et on soupçonne l'équipage adverse de les avoir laissés gagner pour pouvoir rentrer se réchauffer...
Et les plus beaux sont :
Le samedi soir, lors de la soirée réservée aux exposants, on devait déclarer qui serait le vainqueur. Un calcul savant, à base d'écarts à l'arrivée, de difficultés liées à la météo et autres ratings bizarres, a permis d'établir un classement plutôt fiable et nous convenant parfaitement : ON LES A PLIÉS ! Vainqueur haut la main, l'équipage Multicoques Mag s'est vu remettre la coupe du vainqueur, mais aussi les prix qui vont avec, allant de la pochette étanche pour iPad à la bouteille de champagne, en passant par l'indestructible et magnifique montre Patton. La Patton est une montre de défi, puisque l'une d'elles est installée sous le 60 pieds IMOCA de Sébastien Josse, une autre a été immergée par 1000 de fond et toutes les deux donnent toujours l'heure exacte. Celle du magazine survivra-t-elle à la vie trépidante des journalistes (essais en mer, plongées, course à pied et autres régates) ? On vous tiendra au courant !
Et promis, on remet notre trophée en jeu l'année prochaine... A bon entendeur, salut !

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