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transat : le programme idéal ?

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Dans un projet d'année sabbatique, la transat est souvent le moment fort, celui dont vous rêvez depuis des années : se retrouver pour une quinzaine de jours, seul au milieu de l'Atlantique, à la recherche de vous-même, et à la poursuite d'un mythe que vos lectures d'adolescent ont magnifiée. Mais voilà, faire une transat ne s'improvise pas. Et dans le programme d'une année sabbatique, cette étape est l'une des premières, quelques semaines après le départ. Beaucoup de familles ont peur de cette longue traversée, et de leurs réactions face à l'étendue de l'Atlantique. Alors transat or not transat ?

La classique


Dans un programme "classique" de tour de l'Atlantique, le voyage commence en général au moment des grandes vacances, soit fin juin, début juillet. Le bateau est prêt depuis quelque temps, l'équipage motivé et toutes les affaires réglées… C'est le temps de l'émotion, des "au revoirs", et du départ. Si le port d'attache de votre catamaran est en Méditerranée, vous allez commencer par aller découvrir les Baléares, avant de passer la première porte : Gibraltar. Si vous quittez l'Europe de l'Atlantique, c'est une première traversée qui vous attend avec le redouté golfe de Gascogne et ses coups de vents aussi légendaires que craints. Et puis la première vraie île-escale avec les Canaries. Dernier avitaillement avant le grand saut : et là, la magie de la transat, 15 à 20 jours de mer vers les Antilles. D'autres choisissent d'aller faire une escale au Cap-Vert pour découvrir ces îles exceptionnelles et la gentillesse de leurs habitants, avant de se lancer pour une traversée vers le Brésil ou les Antilles.
Sa première transat, chacun la vit à sa manière : c'est en général l'aboutissement d'un rêve vieux de quelques (dizaines) d'années. Un moment très fort, surtout si on a la chance d'être accompagné par sa famille et que celle-ci assume parfaitement le projet. Car il faut bien se poser la question de savoir si vos enfants vont vraiment apprécier la traversée. En général, cela se passe bien. Mais le temps peut sembler long aux enfants trop jeunes pour prendre part aux man?uvres. La beauté des milliers de vagues à escalader peut rapidement leur échapper… Et puis il y a la peur, souvent irraisonnée, de se retrouver seul avec sa famille, sur son petit bateau au milieu d'un désert nautique. Pourtant les chiffres sont formels : avec un bateau correctement préparé, et en partant à la bonne période (à partir de novembre), la transat se passe au portant, et sans difficulté de navigation. Reste alors le sentiment de l'avoir fait, d'avoir passé une étape, d'être capable d'aller où bon vous semble avec votre bateau.

LES RALLYES


IPour ceux qui ont une appréhension trop importante, il existe un système bien rassurant : traverser dans le cadre d'un rallye ou d'une course-croisière. L'ARC entraîne ainsi à travers l'Atlantique plus de 100 bateaux chaque année. La Transat des Passionnés emmènera cette année à partir du 28 Octobre et pour la neuvième fois les candidats à la transat. Il existe beaucoup d'organisations, dont le principe est toujours le même : vous permettre de vivre votre transat, avec la sécurité d'avoir d'autres bateaux autour de vous en cas de soucis en mer et en se retrouvant aux escales pour des grands moments de convivialité. Les parcours varient selon les organisateurs : par exemple, cette année la Transat des Passionnés fera escale à Madère avant de traverser vers la Martinique. Les avantages de la formule sont multiples : vous n'avez pas à organiser les escales, trouver une place pour votre catamaran dans les marinas, et surtout, partant en groupe vous avez l'assurance d'avoir à portée de VHF un bateau qui pourra vous aider, vous conseiller ou vous remonter le moral si le besoin s'en fait sentir. Certains rallyes sont même de vraies courses, avec un classement prestigieux, que nombre de skippers rêve d'accrocher à leur palmarès. Ce système est sécurisant, car il permet de traverser, seul, "en vrai", en profitant d'un environnement rassurant. En revanche, les inconvénients de ces rallyes sont leur coût d'inscription ainsi qu'un départ à dates fixes.

LE CONVOYAGE


Si vous êtes vraiment réfractaire à l'idée de vous élancer avec votre famille à travers l'Atlantique, vous pouvez toujours faire appel aux services d'un convoyeur. Il emmènera alors le bateau à destination, et vous retrouverez votre cher catamaran prêt à vous faire vivre de merveilleuses aventures directement aux Antilles. Oui, mais attention : pour que le rêve de votre année sabbatique ne tourne pas au cauchemar, nous ne saurions que trop vous conseiller de faire appel à un professionnel : il respectera à la fois les dates de livraison, et surtout votre bateau. Nous avons ainsi des lecteurs qui nous ont raconté avoir retrouvé leur bateau en meilleur état qu'il ne l'avait confié au skipper chargé du convoyage. Bien réglé, les petites réparations effectuées, le catamaran était alors dans un état parfait… Evidemment cela a un coût : il dépendra de la taille de votre bateau, du lieu de départ et d'arrivée et de vos dates. Pour un catamaran ayant une valeur certaine (pour ne pas dire une certaine valeur !), il mieux vaut faire attention à qui vous allez le confier. Le copain d'un copain, qui a déjà une quinzaine de transats à son actif, peut être une solution financièrement intéressante, mais les risques pour votre bateau sont réels. Ne l'oubliez pas au moment du choix…

Autres solutions


Traverser l'Atlantique n'est pas une obligation : de plus en plus de candidats à l'année sabbatique préfèrent se concentrer sur la partie "îles au soleil", plages bordées de cocotiers et petites navigations entre deux mouillages de rêve. Ou au contraire, ils envisagent un tour des Antilles complet, allant de l'arc antillais à la côte d'Amérique centrale en passant par les Bahamas : et pour avoir le temps de profiter des escales, ils font volontairement l'impasse sur la ou les transats. Dans ce cas, l'idéal est bien sûr de pouvoir trouver son catamaran directement aux Antilles. De nombreux sont à vendre sur place, plus ou moins préparés, ou encore sortant des flottes des loueurs. D'autres ont déjà réalisé un tour des Antilles. Les équipements portuaires et les shipchandlers sont suffisamment nombreux aux Antilles pour envisager d'y préparer son bateau. Si l'offre est importante, la recherche est tout de même plus compliquée, et les visites moins faciles à organiser. L'idéal est donc de faire appel à un professionnel reconnu, capable de vous sélectionner les bateaux correspondants vraiment à votre programme et à votre budget. Une quinzaine de jours sur place devrait, compte tenu de l'offre, vous permettre de trouver alors le catamaran espéré. Ensuite, à vous de l'équiper et votre grande croisière peut rapidement commencer : au départ de la Martinique, vous n'êtes plus qu'à quelques heures de navigation des premiers mouillages dont vous rêvez…
Si vous êtes déjà l'heureux propriétaire de votre catamaran, vous pouvez le faire convoyer directement par un professionnel, ou choisir l'option de l'envoyer par bateau… Un système coûteux, qui nécessite une bonne organisation et une réservation anticipée. Mais l'avantage est d'être certain d'avoir son bateau en parfait état, n'ayant pas fait tourner les moteurs, ni abîmer les voiles lors de la transat. Vous pouvez en plus le charger de tout ce dont vous aurez besoin sur place en l'achetant à un meilleur prix en Europe…
Autre solution, de loin la plus économique, est de choisir un catamaran transportable : facile à démonter, rentrant dans un container, d'un coût d'achat plus modeste, il permet de visiter le monde entier sans avoir à prendre le temps, toujours important, des traversées.
C'est la nouvelle tendance, chez certains constructeurs : offrir un catamaran (ou un trimaran), conçu pour pouvoir être démonté, et dont toutes les pièces rentrent dans un ou deux conteneurs. Avantage : plus besoin de prévoir une longue traversée, ou des frais importants (convoyage ou barge) pour envoyer son cata aux Antilles ou en Polynésie…

Alors cette transat, on la fait ou pas ?


La transat reste tout de même un vrai plaisir, et une sorte d'accomplissement pour tous les marins. Ce moment est magique, et offrira des souvenirs uniques. Mais si votre programme ne vous permet pas de l'envisager, pour des questions de temps, d'envie ou autres, il ne faut surtout pas s'en formaliser : il vaut mieux faire l'impasse sur cette traversée et partir vivre son voyage aux Antilles, que de ne jamais partir.

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