Catamaran

Naviguer de nuit en catamaran

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Première bonne nouvelle : si vous appréhendez votre première navigation nocturne en catamaran, sachez que c’est assez naturel et que vous n’êtes pas une exception. Seconde bonne nouvelle : avec un petit peu d’apprentissage, quelques trucs et astuces, et enfin un soupçon d’organisation, vous passerez haut la main ce passage obligé dans le cursus de tout marin qui se respecte. Mieux, vous risquez même d’y prendre goût et d’en redemander !

Appelons-les Lucy et Jo. Retardés par quelques soucis de préparation du catamaran, ils doivent rattraper le temps perdu et retrouver des amis qui les attendent à Madère. Mais que font-ils ? La météo est pourtant bonne. Pourquoi s’arrêtent-ils dans pratiquement tous les ports de la côte espagnole ? De retour de deux ans autour de l’Atlantique, ils l’avouent sans fard et même en rigolant franchement : ils n’avaient jamais navigué de nuit en catamaran. Et ils ne s’en sentaient tout simplement pas capables. Jusqu’au jour où les amis en question leur ont passé un gentil savon téléphonique, en leur disant qu’ils n’allaient pas les attendre tout l’automne ! Alors ils ont dû se résoudre à rallonger les étapes, pointer les étraves de leur beau catamaran directement vers Gibraltar, et affronter leur première nuit en mer en catamaran.

C’est une appréhension normale au départ. Dans notre société, la peur du noir est ancrée dans l'imaginaire collectif. Et ça ne date pas d’hier. Dans la mythologie grecque, la nuit n’est-elle pas la sœur des ténèbres, la fille du chaos ? Un truc à vous faire froid dans le dos, oui ! Si vous y ajoutez que l’œil humain, bénéficiant d’une sensibilité extrêmement acérée, fait de la vision l'un de nos sens les plus efficaces, vous voilà fort dépourvu lorsque la nuit fut venue. Qui plus est, citadins que nous sommes pour la plupart, vivant dans un monde éclairé artificiellement 24h/24, la vraie nuit, complète, devient synonyme de perte des repères. L’être humain est un animal diurne, et la nuit est vécue comme une rupture. Dans notre esprit d’enfant, quand tout disparaît de notre champ de vision, tout meurt. C’est cette angoisse ultime qui se trouve au cœur de notre peur du noir. Vous y ajoutez un environnement inhabituel, mouvant, changeant, inconnu, et plus personne ne s’étonnera que passer une première nuit en mer en inquiète plus d’un(e).

Voir la nuit. Cela peut paraître antinomique, et pourtant c’est la clé. Heureusement, la nature a bien fait les choses et l’être humain est plein de ressources. A l’extérieur de votre fier multicoque, les sources lumineuses sont nombreuses au final : lune, étoiles, feux de navigation, instruments… A moins de naviguer par une nuit sans lune et une épaisse couverture nuageuse, une fois vos yeux habitués à l’obscurité, vous serez surpris de tout ce que vous pourrez distinguer. Vous vous en rendrez d’autant mieux compte lorsque vous rentrerez à l’intérieur de votre catamaran. A l’abri du roof et des plexis fumés, le noir vous rattrape. Alors, pour éviter de ...

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